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Jeûne hydrique de 4 jours : résultats, bienfaits et retour d’expérience

Dernière mise à jour : 19 mai

Depuis quelques temps, je ressentais un profond besoin de faire un reset. Après une année 2024 très dense, j’avais envie de purger mon corps et mon esprit de toutes les inquiétudes, deuils et grosses tristesses que j’avais pu ressentir. J’avais aussi pris l’habitude de manger du sucre (chocolat avec beaucoup de sucres ajoutés, biscuits, gâteaux,etc.) et de grignoter depuis quelques années ce qui m’alourdissait et limitait mon énergie durant la journée. Je ne petit-déjeunais pas le matin non plus -depuis des années- et une intuition me disait que cela impactait aussi mon énergie et me poussait au grignotage. Pourtant, j’avais beau essayé de manger le matin…impossible !


Quelques personnes de mon entourage ne comprenaient pas ma décision de faire ce jeûne hydrique -« tu ne vas pas manger pendant 4 jours, c’est énorme ! », «je ne pense pas que ce soit bénéfique pour toi », « tu es déjà en bonne santé, à quoi bon t’imposer ça? », et j’en passe- pourtant au fond de moi, je sentais que mon corps avait vraiment besoin d’une mise à jour. Certes, je suis en bonne santé mais je fais partie de la team « santé préventive », c’est-à-dire que je n’attends pas d’être malade pour agir mais plutôt j’ajuste dans mon quotidien ma façon de me nourrir ou de me supplémenter (compléments alimentaires à base de vitamines et minéraux, probiotiques, etc.) selon mes besoins. Cette façon d’aborder sa propre santé implique une oreille attentive à ses ressentis physiques et émotionnels (fatigue passagère, digestion difficile selon le cycle/type d’ingrédients, maux corporels, inflammations passagères, etc.). Cela fait maintenant 10 ans que je me soigne avec la médecine ayurvédique, une médecine veillant à nourrir un terrain favorable condition sine qua non pour conserver une santé pérenne.


Je mange plutôt bien- certaines personnes diraient que c’est un euphémisme- je fais du sport 3 à 4 fois par semaine, je me mets en mouvement tous les jours car je passe beaucoup de temps dehors, bref, je coche toutes les cases d’une personne en bonne santé avec une hygiène de vie pas trop mauvaise.


🚨Mais ça ne suffisait pas pour limiter certains symptômes devenus gênants et qui m’ont justement poussée à faire ce jeûne :

  • gencives qui saignent

  • fatigue latente après mes entrainements

  • digestion lente

  • peau inflammée (rosacée)

  • psoriasis sur le cuir chevelu


Je voulais aussi que cette expérience serve ma pratique. Je suis prof de Yoga et j’avais toujours entendu dire que la pratique de la méditation est soutenue par certains régimes alimentaires, voire par la restriction alimentaire. Il était donc temps pour moi d’expérimenter le jeûne, un outil millénaire au coeur de la pratique du yoga. J’ai été servie car ce jeûne a changé radicalement ma pratique et bien plus encore...


Quelques recommandations :

⚠️ Faites vos propres recherches sur les mécanismes physiologiques à l’oeuvre. Je me suis beaucoup renseignée sur les bienfaits du jeûne en regardant des reportages et en lisant beaucoup d’articles scientifiques sur le sujet. Pratiquement à l’unanimité, ces sources proclament le jeûne comme une cure de jouvence liée au phénomène d’autophagie : en absence d’apport extérieur, le corps commence à nettoyer ce qui est endommagé ou inutile dans les cellules pour produire de l’énergie. Je vous invite à faire vos propres recherches car cet article n’a pas vocation à faire l’emphase sur les mécanismes physiologiques à l’oeuvre durant le jeûne.

⚠️Cet article n’a pas vocation à vous pousser à jeûner pour perdre du poids ou pour expérimenter seul le jeûne. Je ne recommanderais pas à quelqu’un de faire un jeûne sans une lecture aiguisée de ses besoins et de ses réactions émotionnelles, ou qui subit déjà un stress lié à de la fatigue chronique ou un pré-burn-out, voire une dépression. Soyez accompagné-e si vous avez le moindre doute concernant votre capacité à vivre cette expérience seul-e.



J’ai suivi la méthode d’Alain Huot en appliquant les conseils qu’il donne dans son livre « Votre jeûne holistique ».


Ce que j’ai beaucoup apprécié c’est qu’il aborde ce qui se passe avant, pendant et après le jeûne. Point par point, il décrit comment se préparer au jeûne, comment jeûner et comment pallier aux désagréments du jeûne, comment favoriser une bonne reprise alimentaire et conserver ses effets dans le temps.


Ce que j’ai expérimenté pendant la restriction alimentaire

Plus que le jeûne en lui-même je craignais de ne pas pouvoir faire correctement la descente alimentaire qui suppose des restrictions : moins de sucre, moins d’excitants -thé ou café- si vous en buvez, moins de protéines animales et végétales à un certain moment donné, moins de farine blanche, réduction des quantités, etc. Je suis une grande gourmande et je vis avec un cuisinier qui me gâte tout le temps donc pour me préparer au jeûne j’ai choisi de faire cette descente à une période où je savais qu’il serait absent.


Selon les conseils d’Alain Huot, il faut que la descente alimentaire corresponde au nombre de jours de la cure de jeûne. En gros 7 jours de descente alimentaire = 7 jours de jeûne.


Cela m’a semblé court de prime abord, j’ai donc enlevé tout ce qui était sucrerie et viande 3 semaines avant la cure. Puis à J-10 les choses sont devenues sérieuses : j’ai réduit les quantités et enlevé peu à peu les protéines animales comme les oeufs et les produits laitiers, puis les légumineuses et oléagineux puis les céréales. Lors de mes 3 derniers repas, je mangeais des bouillons de légumes avec quelques légumes vapeurs et un peu d’huile d’olive. Lorsque je ressentais le besoin je mangeais 3 amandes et 3 abricots secs après mes balades

—néanmoins les fruits secs n’étaient pas une bonne idée car cela me faisait ressentir un pic de glycémie qui avait tendance à me fatiguer.


Durant cette phase, j’ai continué mes séances d’entraînements mais elles étaient très douces (essentiellement de la mobilité), je me promenais en forêt avec ma chienne et me reposais tout en terminant mes derniers dossiers en cours à finaliser pour être tranquille durant le jeûne. Je buvais beaucoup d’eau (1,50L-2L) et m’habituais aux effets ressentis en prenant le temps de bien les intégrer.


Ma pratique de Yoga a pris un tournant intéressant à ce moment-là : c’est comme s’il était plus facile d’explorer d’autres états de conscience plus élargis. C’est à ce moment-là que j’ai aussi découvert l’exploration des annales akashiques…j’en parlerai peut-être un jour mais clairement mon corps étant moins alourdi et sollicité, la conscience est alors capable d’avoir accès à plus d’informations (cet accès à la connaissance est communément appelé l'intuition dans le yoga). L’intuition s’étaye, les sens se déploient. Durant cette période, j'ai eu de vraies prises de conscience -suite à des sessions d'introspection intenses soutenues par de la respiration consciente et des pratiques énergétiques- qui ont eu un impact concret dans mes projets par la suite. Comme si je savais.


Mon erreur

Selon les conseils d’Alain Huot, j’ai fait une purge. Et là ça a commencé à se gâter sérieusement. La purge était à faire après le dernier repas c’est-à-dire quelques heures après le dernier déjeuner : un bouillon de légume clair et un légume vert vapeur. A ce stade déjà, je sentais que mon estomac s’était rétréci, je n’avais presque plus envie de manger quoique ce soit et j’avais déjà perdu du poids. J’ai pris la quantité indiquée dans le manuel diluée dans de l’eau, j’ai poursuivi ma journée sans contraintes et en pleine nuit j’ai dû faire quelques passages aux toilettes pour me vider (ceci étant le but de la purge).


Aujourd’hui, je suis convaincue que cette purge a énormément impacté mon expérience du jeûne qui fut très difficile par la suite. Cette purge m’a beaucoup affaiblie, à tel point que j’ai fait un malaise le lendemain matin qui m’a un peu secouée. Et c’est là qu’il est important d’écouter son corps et de faire les ajustements nécessaires car l’idée n’est pas de faire une performance ou de prendre le risque de se bousiller la santé. Cette première matinée marquait le premier jour du jeûne et ça commençait mal. J’étais un peu déçue à l’idée de rompre le jeûne et en même temps j’avais besoin de comprendre si j’avais fait quelque chose de mal.


J’ai donc contacté une naturopathe spécialisée dans l’accompagnement du jeûne qui m’a beaucoup rassurée en me posant beaucoup de questions et en m’exposant la méthode qu’elle employait pour jeûner bien différente de celle d’Alain Huot (méthode hygiéniste).  Elle ne pratique pas la purge avant le jeûne -ni jamais d’ailleurs- et conserve des protéines durant la descente alimentaire pour avoir encore des calories dans l’organisme et tenir pendant le jeûne. C’est là qu’il est intéressant de constater qu’il faut adapter les différentes méthodes du jeûne connues et surtout s’écouter.


Sur ses conseils, j’ai bu des électrolytes pour réminéraliser mon corps éprouvé par la descente alimentaire et la purge. J’ai pris le temps d’observer ce qui se passait dans mon corps et décidé de poursuivre l’expérience du jeûne.


Quoiqu'il en soit, durant cette phase de préparation, j'ai pris le temps de m'asseoir avec mes émotions et surtout mon corps : je me suis auto-massée pratiquement tous les jours (avec un peu d'huile ou à sec avec un pilon de massage) pour aider à faire circuler la lymphe et donc favoriser le travail detox. Ce rituel m'a aussi permis de créer un espace pour me déposer, pour introspecter et poser mes intentions. Savoir pourquoi on fait un jeûne est bénéfique pour l'achèvement de l'expérience et observer les changements qui ont lieu.

auto-massage avec un pilon de massage en pierre d'obsidienne
auto-massage avec un pilon de massage en pierre d'obsidienne

Mes ressentis :

🌵clarté mentale pendant la phase de descente jusqu’à la purge

🌵concentration favorisée pendant ma pratique de yoga et mes introspections

🌵tranquillité et pas de faim ressentie


Ce qui m’a aidée :

☀️prendre l’air et me réchauffer au soleil quelques minutes (mais pas trop car en période de jeûne ou de restriction alimentaire le corps est plus sensible aux UV)

☀️ faire du mouvement et yoga doux pendant la phase de préparation

☀️ auto-massage et intégration des ressentis émotionnels et physiques

☀️ être seule pour ne pas être tentée, frustrée ou tout simplement pour démarrer une sorte de retraite et ce temps d'introspection

☀️échanger avec des personnes ayant déjà fait des jeûnes et constater les différences/similitudes entre mon expérience et la leur

☀️ être entourée d’experts, lire des articles scientifiques et des témoignages sur les bienfaits du jeûne


 Je saute ici quelques étapes sur lesquelles je reviendrai plus bas : après mon jeûne j’ai eu rdv avec mon ostéopathe praticien en médecine chinoise qui m’a littéralement engueulée ! Pour lui, la purge n’est pas du tout recommandée surtout pour quelqu’un en bonne santé et qui n’a pas des soucis de constipation. Dorénavant, mes prochaines jeûnes ne démarreront pas par une purge, leçon retenue.


Ce que j’ai expérimenté pendant le jeûne

J’ai donc vécu un jeûne horrible ! Loin de connaître cette clarté mentale et ce regain d’énergie tant vantés par certains jeûneurs lors du jeûne en lui-même.


J’étais tous les jours sur le qui-vive car cette fatigue latente est tellement loin de mon état habituel. Cela m’a fait réfléchir à de nombreux sujets notamment celui de la vieillesse. J’avais vraiment l’impression d’être une vieille dame ! J’avais mal partout, mon coeur m’empêchait de faire des mouvements trop brusques, je ne dormais pas…bref ce fut une expérience qui m’a vraiment marquée tant mes repères et mon corps étaient chamboulés.


Néanmoins, cela m’a permis de toucher du doigt ce que l’on cesse de répéter quand on est prof de Yoga : le corps et l’esprit sont intrinsèquement liés. Si le corps n’a pas d’appuis physiques solides sur lesquels s’appuyer pour fonctionner correctement -muscles forts, bonne digestion, accès à sa sensorialité, conscience de la respiration- alors il sera difficile de réguler ses émotions et de calmer son mental. Les émotions sont physiologiques. Si le corps est éteint et faible, il ne peut pas avoir accès à ses émotions et envoie des signaux erratiques de grande détresse qui perturbent à la longue nos idées, notre perception et notre élan vers la joie.


J’ai fait le fameux lavement intestinal (eau+argile verte) dont parlait le livre au 3ème jour et là j’ai ressenti un vrai soulagement : moins de courbatures et plus de calme intérieur. Cette étape aussi m’a réconfortée sur les bienfaits du jeûne : c’est comme si je me délestais de quelque chose qui stagnait à l’intérieur de moi. Sans rentrer dans les détails j’étais d’ailleurs étonnée d’avoir encore des déchets dans mon système digestif qui était alors au repos depuis des jours et même après la purge.


J’étais censée faire 7 jours de jeûne mais dans mon état c’était impossible. J’ai donc rompu le jeûne au 4ème jour et là aussi ce fut une autre aventure !


Si vous faites un jeûne sans encadrement professionnel soyez entouré-e de vos proches.
Si vous faites un jeûne sans encadrement professionnel soyez entouré-e de vos proches.

Mes ressentis :

🌵très grande fatigue + hypotension

🌵arythmies & angoisses la nuit (trop d'inconforts physiques)

🌵courbatures lombaires

🌵envie de manger tout le temps


Ce qui m’a aidée :

☀️prendre l’air de temps en temps, être au contact de la nature

☀️être entourée et rassurée (mon chéri était de retour à la maison dès la purge)

☀️une bouillotte tout le temps avec moi

☀️me reposer et boire de l'eau chaude régulièrement

☀️insomnies : Yoga Nidra, lire, étirements

☀️courbatures : Yoga doux et étirements

☀️arythmie : respiration consciente et repos


Ce que j’ai expérimenté lors de la reprise alimentaire

Bien que je recommençais à manger -en très petites quantités- j’étais super fatiguée la plupart du temps et j’avais encore des symptômes  de detox. J’avais prévu un rdv chez l’osteo praticien en médecine chinoise pour relancer un peu la machine et heureusement car cela a changé la donne dans mon processus de récupération. J’ai compris que mon corps allait avoir besoin de temps pour récupérer des forces.


Dans cette partie, je vais vous décrire ce que j’ai mangé durant la remontée alimentaire car elle a été très différente de celle préconisée par le livre d’Alain Huot. En effet, j'ai réintégré dès le premier jour de reprise un peu de protéines.


Jour 1 :

  • Jus de légumes dilués (fenouil, épinards, carottes) dans 1/3 d’eau puis 2/3 d’eau puis non dilué tout au long de la journée = reminéralisation

  • Une compote sans sucre ajouté

  • 1 huître (eh oui, je n’en mange jamais et pourtant mon corps me réclamait des sels minéraux à grands cris !)


Jour 2 :

  • Matin : Jus de légumes pur : épinards et carottes (matin et midi) + Œuf dur 2h après

  • Midi : Purée de carottes et pommes de terre + 2 huîtres

  • Soir : potage pomme de terre et poireau avec 1 œuf 🥚

Collation : yahourt à la fraise


Jour 3

  • Matin : Jus de carottes pur + électrolytes

  • Midi : potage pommes de terre + truite en petite quantité

  • Soir : potage pommes de terre + truite en petite quantité

Collation : yahourt à la fraise


Jour 4 (impossible de manger en grande quantité encore à ce stade dans mon cas)

  • Matin : yaourt fraise + amandes + raisins secs + oeuf dur 2h après

  • Midi : potage pommes de terre +épinards+carottes + truite en petite quantité

  • Soir : potage pommes de terre + truite en petite quantité

Collation : talbina + fruits secs


À ce stade, j’avais encore des arythmies et ressentais une grosse fatigue. Et je continuais à perdre du poids ! C’est comme si mon corps n’arrivait pas à comprendre que le jeûne était terminé et continuait à être au repos, en cétose. Les selles sont d’ailleurs revenues qu’au 3ème jour et n’étaient pas régulières jusqu’au 8ème jour, donc si vous passez par ce genre d'épisodes c'est normal !


Pendant cette reprise j’ai parlé à mon corps pour la première fois. Drôle d’expérience mais j’ai eu besoin de lui verbaliser qu’il était en sécurité et qu’il pouvait désamorcer les mécanismes physiologiques à l’oeuvre lorsqu’il y a un gros stress (digestion stoppée, hormones du stress déployées, hyper-vigilence, etc.). Je me suis auto-massée, j’ai pratiqué plusieurs types de respiration, notamment les respirations complètes qui sollicitent le diaphragme, qui sont longues et profondes. La visualisation m’a aussi beaucoup aidée à intégrer la fin du jeûne.


Jour 5

  • Matin : Porridge avec turmeric + yaourt

  • Midi : curry pois chiches (tomates+épices + oignons)+ riz blanc

  • Soir : curry pois chiches+ riz blanc+compote

Collation: yaourt + fruits secs


(La digestion fut difficile mais l’énergie revenait, ouf !)


Jour 6 :

  • Matin : porridge avec yahourt + épices

  • Midi : Omelette + Purée pommes de terre  + légume vapeur+ avocat   

  • Soir : graines de lin + avoine

Collation: yaourt + fruits secs


Jour 7 :

  • Matin : porridge avec yahourt + épices

  • Midi : haricots rouges + avocat + légumes vapeur

  • Soir : haricots rouges et galettes carottes

Collation: yaourt + fruits secs


Nous devenons ce que nous mangeons.
Nous devenons ce que nous mangeons.

Mes ressentis :

🌵très grande fatigue lors des 2-3 premiers jours de reprises

🌵nouvelle énergie qui s'est déployée au fil des jours, comme une renaissance


Ce qui m’a aidée :

☀️ prendre des douches fraîches (effets sur la tension bénéfiques quand elle est très basse) et indiquer à mon corps qu’il pouvait sortir du mode survie, qu’il était en sécurité

☀️ continuer à pratiquer respiration consciente + yoga + mouvement plus dynamique

☀️ écouter mon corps et ses besoins : je n’arrivais pas à manger plus que ce que mon ventre pouvait recevoir mais j’ai réintégré les protéines dès le premier jour de reprise



Une des expériences les plus marquantes de ma vie

Comment est-ce que je me sens à J+15, J+40 ?

Après les 15 premiers jours de reprise alimentaire, je me suis sentie à nouveau en pleine possession de mes facultés physiques et psychiques…et quel bonheur.


Et là, j’ai commencé à ressentir les bienfaits de ce jeûne si durement vécu. D’ailleurs Alain Huot souligne dans son livre que certains jeûneurs ressentent les bienfaits du jeûne dès le début de la cure et si les effets désirés n’ont pas cours durant cette même période alors il faut s’accrocher car les bienfaits ressentis seront au rdv après le jeûne. Et c’est ce qui m’est arrivé.


Je ne m’étais pas sentie aussi bien depuis des années et je pèse mes mots car je suis de nature très optimiste et déterminée. Là c’était différent : une autre joie s’est révélée au fur et à mesure des jours et une clarté mentale comme j’avais rarement expérimentée. Comme si j’avais plus de place dans mon corps et donc dans ma tête pour aborder la vie différemment et la « croquer » à pleine dent. D’ailleurs, plusieurs personnes m’ont dit que j’avais bonne mine et que j’avais l’air d’avoir une forme olympique alors qu’elles ne savaient absolument pas que j’avais fait un jeûne.


J’ai aussi pris conscience beaucoup plus activement de l’impact de certains aliments sur les fluctuations de mon mental (ruminations-clartémentale-brouillard-perte de mémoire) et de mes émotions notamment avec le sucre. Et ce qui est étrange, c’est que certains de mes automatismes -comme le grignotage- se sont effacés sans que je fasse d’efforts au préalable pour ne pas être tentée. Comme si mon corps savait.


J’observe aussi quels sont les moments spécifiques qui activent ce grignotage. C’est souvent lié à des petites inquiétudes passagères ou même la peur du vide comme si grignoter, dans mon cas, constituait une activité en elle-même.


J’ai d’ailleurs au passage changé mon régime alimentaire. Parmi les choses les plus marquantes c’est que je petit-déjeune le matin -exclusivement protéiné- et je bois de temps en temps la semaine un café alors que je n’en buvais JAMAIS avant. Je pense que le petit-déjeuner du matin m’aide aussi à moins grignoter d’où l’impact aussi sur le reste de ma journée : plus d’énergie, plus de volonté et moins de procrastination (surtout avec le petit café de l’après-midi que je prends quand je sais que je vais avoir une séance de sport en fin de journée). NB : un café réalisé avec une cafetière à l'italienne, le café expresso me rend malade (nausées, tachycardie)


Ces effets positifs ont perduré dans le temps jusqu’à aujourd’hui - et je suis moi-même étonnée- avec certes une baisse d’intensité de certains bienfaits à certains moments, selon mon cycle ou ce que je mange mais qui sont réactivés quand j’adopte les bons gestes pour reposer mon système digestif : jeûne intermittent, moins de viande ou bien une consommation réduite de sucre que j’ai conservée depuis.



Bienfaits concrets de ce jeûne :

Bienfaits physiques :

  • peau plus nette, teint plus joli, moins de rosacé

  • moins de saignements aux gencives

  • plus de vitalité et d’énergie

  • lever plus tôt

  • digestion plus rapide


Bienfaits émotionnels & mentaux :

  • clarté mentale et psychique

  • intuition

  • joie éveillée

  • motivation et beaucoup moins de procrastination

  • plus de confiance en soi

  • plus de volonté et de lucidité : meilleure écoute de mes mécanismes physiologiques (observation assidue de la corrélation entre aliments et impact émotionnels/psychiques)


Ce qui n’a pas bougé

  • psoriasis



Conclusion : à refaire chaque année pour plus d'ancrage et de clarté

Selon les préceptes qui sous-tendent la philosophie du Yoga, la pratique yogique permet d’arrêter les fluctuations du mental. Quand les fluctuations cessent, la conscience prend place, un état de grâce peut s’installer durablement plus communément appelé l’éveil. Or nous sommes pétris de peurs, d’émotions, de souvenirs, de conditionnements, qui orientent nos réactions et nos choix et perturbent notre intériorité. Observez d'ailleurs là maintenant : quelle idée avez-vous ruminé toute la journée ? est-ce que cela vous stresse de faire un jeûne ? vous répétez-vous en boucle une peur associée à ce jeûne ? Bref, on se pose mille questions et on est traversé par des milliers de pensées !


Certaines techniques comme Yoga Nidra, la méditation, la respiration consciente permettent d'entraîner le mental à accueillir ce qui s'élève sans s'y attacher et donc de stopper ces fluctuations mentales : les ruminations, la perte de mémoire, de concentration, des phrases qui tournent en boucle, la clarté puis soudain le brouillard, etc. Grâce à des états de conscience élargis comme Yoga Nidra, nous expérimentons une nouvelle façon de percevoir notre environnement et notre intériorité, nous entraînons notre conscience à explorer sans le filtre de nos émotions, de nos peurs, sans le filtre de toutes ces impressions -saṁskāras- qui empêchent notre conscience de se déployer.


Ces empreintes deviennent des tendances qui influencent nos comportements futurs d'où la proposition yogique : les dissoudre.


Imaginez que vous mangez des oignons frits. Vous vous lavez ensuite les dents. Il n'y plus de résidus d'oignons dans votre bouche et pourtant cela laisse un arrière goût dans la bouche désagréable. C'est ça un samskara ! Un arrière-goût avec lequel on compose inconsciemment.



Le yoga est un chemin pour identifier, observer, affaiblir puis dissoudre ces saṁskāras.
Le yoga est un chemin pour identifier, observer, affaiblir puis dissoudre ces saṁskāras.

À travers, les respirations, les postures, la méditation, on va créer d’autres saṁskāras plus bénéfiques permettant de réorienter notre vie vers plus de clarté et d’ancrage. Cette voie n'est pas évidente pour tout le monde et parfois il faut un gros choc pour réapprendre à écouter son corps et à observer nos réactions.


Comme le jeûne met en état de stress le corps, il est impossible de ne pas ressentir dans sa chair ce qui s'y passe. Par conséquent, il est plus aisé de d'apprendre à s'ancrer dans son corps car le ressenti sert ici de marqueur physique qu'il faut tâcher d'apaiser et d'harmoniser sinon cela devient trop inconfortable. C'est comme quand vous avez mal quelque part et que instinctivement vous allez masser cette zone du corps, vous y portez plus d'attention.


J'en suis venue donc à cette conclusion : le jeûne nous apprend à nous ancrer davantage, c'est-à-dire à forger des appuis physiques et psychiques sur lesquels s'appuyer créer et entreprendre. Mieux respirer, identifier des ressentis physiques, déployer ses 5 sens, observer et agir, c'est ça l'ancrage. Cette force physique et intérieure qui nous rend stable devant les aléas de la vie.


 Après cette expérience du jeûne, je ressens comme un reset qui a eu lieu et qui a laissé une empreinte à vie dans ma constitution physiologique et psychique. Un samskara qui a révolutionné ma façon de pratiquer le yoga et ma façon de vivre. Comme si, désormais, mon corps savait plus que jamais ce qui est bon pour lui. Notre corps est le véhicule de notre expérience, de nos perceptions. Le ressentir, l'habiter pleinement et s'ancrer en lui est une voie de libération puissante et dense.


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